défaçonner

⇒DÉFAÇONNER, verbe trans.

A.— [L'obj. désigne une chose] Faire perdre à quelque chose la façon; déformer, défigurer. Défaçonner une maquette (Nouv. Lar. ill., Lar. 20^e). Il voulait façonner un vase, il a défaçonné un morceau d'argile (Lar. 19^e). Ainsi défaçonnée par trois intermédiaires, l'inscription était indéchiffrable (RENAN, Revue des Deux Mondes, 15 nov. 1875, p. 254, ds LITTRÉ).

— Emploi pronom. à sens passif :

• Il est difficile de dire combien les choses scientifiques en passant ainsi de main en main (...) s'altèrent et se défaçonnent, sans mauvaise volonté de la part de ceux qui les empruntent.

RENAN, L'Avenir de la sc., 1890, p. 240.

B.— Au fig. et vx. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Faire perdre les bonnes manières à quelqu'un. Défaçonner un jeune homme (Nouv. Lar. ill., Lar. 20^e).

— Emploi pronom. réfl. Vous vous défaçonnez tous les jours (Lar. 19^e). Ils se défaçonnent par les mauvais exemples (Lar. 20^e).

Prononc. Seule transcr. ds LITTRÉ : dé-fa-so-né. Étymol. et Hist. 1204 soi desfachoner de « abandonner (des manières, un comportement) » (R. DE MOLLIENS, Carité, 136, 5 ds T.-L.); mil. XIII^e s. desfachonez « changé d'apparence » (JOUFFROY DE POITIERS, éd. P.-B. Fay et J.-L. Grigsby, 2778). Dér. de façon; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :2.

défaçonner [defasɔne] v. tr.

ÉTYM. XIII^e, au fig., se desfachonner de… « se déshabituer de… »; de 1. dé-, façon, et suff. verbal.

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♦ Rare. Faire perdre sa forme, sa façon à (qqch.). — Pron. || S'altérer et se défaçonner (cf. de Renan, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.